Les amis d'enfance
Je me souviens du grand cheval
Qui promenait tête et crinière
Comme une grappe de lumière
Dans la nuit du pays natal.
Qui me dira mon chien inquiet,
Ses coups de pattes dans la porte,
Lui qui prenait pour un gibier
Le tourbillon des feuilles mortes?
Maintenant que j’habite en ville
Un paysage sans jardins,
Je songe à ces anciens matins
Tout parfumés de marguerites.
René-Guy Cadou
Commençons par répondre aux questions posées lundi dernier.
- Quel est le thème du poème ?Dans ce poème, l'auteur évoque deux des animaux qui ont marqué son enfance campagnarde.Le thème d'un texte, c'est ce dont il parle.
- Combien y a-t-il de strophes ?Ce poème contient quatre strophes.
- Comment appelle-t-on ce type de strophe ?Ces strophes sont composées de quatre vers, c'est pourquoi on les appelle des quatrains.Une strophe de deux vers est un distique.Une strophe de trois vers est un tercet.
- Dans les vers suivants, place les « e » muets (qui ne se prononcent pas) entre parenthèses.
Je
me souviens du grand cheval
Qui
promenait têt(e) et crinièr(e)
Comm(e)
une grappe de lumièr(e)
- Combien comptes-tu de syllabes par vers dans ce poème ?
En
plaçant les « e » muets entre parenthèses et en
n'oubliant pas de compter ceux qui sont suivis d'une consonne (par
exemple, « une grappe de... »),
on constate que les vers ont huit syllabes.
Les
vers de huit syllabes sont appelés octosyllabes
(comme une figure à huit côtés est appelée octogone).
- Tous les vers riment-ils ?
Les
vers riment (cheval / natal ; crinière /
lumière ; inquiet / gibier, etc.).
On
remarque cependant une petite « irrégularité » dans la
dernière strophe : « ville » et « marguerites »
ont bien le son [i] en commun mais ce n'est pas exactement ce qu'on à
l'habitude de considérer comme une rime.
Il
faudra tâcher de comprendre pourquoi l'auteur a laissé cette
« imperfection » dans son texte...
- Comment les rimes sont-elles disposées ?
Dans
la première strophe, les rimes sont disposées selon le schéma
ABBA : c'est ce qu'on appelle des rimes
embrassées.
Le
premier sens du verbe embrasser est
« prendre dans ses bras ». On imagine que la rime A prend
la rime B dans ses bras !
Dans
la deuxième strophe, les rimes adoptent le schéma ABAB : c'est
ce qu'on appelle des rimes croisées.
Dans
la troisième strophe, étant donné le caractère un peu « boiteux »
de la rime ville / marguerite, on trouve un schéma de type ABBA'.
Récapitulons
avec ce tableau :
Strophe 1
|
Strophe 2
|
Strophe 3
|
|||
cheval |
A
|
inquiet |
A
|
ville |
A
|
crinière |
B
|
porte |
B
|
jardins |
B
|
lumière |
B
|
gibier |
A
|
matins |
B
|
natal |
A
|
mortes |
B
|
marguerites |
A'
|
Maintenant
que nous avons émis ces quelques constatations sur la forme,
intéressons-nous au fond...
- Quels sont les deux animaux dont le poète se souvient ? Dans quel mouvement sont-il évoqués ?
- Explique la comparaison présente dans la première strophe.
- Relève les éléments qui caractérisent les lieux du passé et ceux du présent.
- Retrouve la structure du poème : où sont placés les vers qui renvoient au passé, ceux qui renvoient au présent ? Appuie-toi sur les temps des verbes et sur les deux lieux qui s'opposent.
- Le poème se termine-t-il sur une évocation du passé ou du présent ? Quelle est la sensation évoquée ? Quel sentiment le poète éprouve-t-il ?Une sensation est perçue avec l'un de nos cinq sens (la vue, l'odorat le goût, l'ouïe et le toucher).Un sentiment est un était d'âme, une manière de penser.
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