Aujourd'hui, je vous propose de nous
intéresser aux Diafoirus père et fils !
Commence par revoir le film à partir de 30:50 jusqu'à 42:00.
- Pour commencer, que penses-tu de ce nom, « Diafoirus » ? À quels mots te fait-il penser ? N'hésite pas à avoir l'esprit mal placé : aujourd'hui, c'est permis.
- Avec qui Thomas Diafoirus confond-il Angélique ? Pour qui est-ce particulièrement gênant ?
- Pourquoi M. Diafoirus préfère-t-il soigner le peuple plutôt que les nobles ?
- Quel divertissement Thomas Diafoirus propose-t-il à Angélique ? Est-il raisonnable de penser qu'une jeune fille pourrait être intéressée par cette proposition ? Qu'est-ce que cela nous dit de Thomas Diafoirus ?
Relisons le portrait que M. Diafoirus
lui-même fait de son fils :
Monsieur, ce n'est pas parce que je
suis son père, mais je puis dire que j'ai sujet d'être content de
lui, et que tous ceux qui le voient en parlent comme d'un garçon qui
n'a point de méchanceté. Il n'a jamais eu l'imagination bien vive,
ni ce feu d'esprit qu'on remarque dans quelques-uns ; mais c'est par
là que j'ai toujours bien auguré de sa judiciaire, qualité
requise pour l'exercice de notre art.
Lorsqu'il était petit, il n'a jamais
été ce qu'on appelle mièvre et éveillé. On le voyait
toujours doux, paisible, et taciturne, ne disant jamais mot,
et ne jouant jamais à tous ces petits jeux que l'on nomme enfantins.
On eut toutes les peines du monde à lui apprendre à lire, et il
avait neuf ans, qu'il ne connaissait pas encore ses lettres.
« Bon, disais-je en moi-même, les arbres tardifs sont ceux qui
portent les meilleurs fruits ; on grave sur le marbre bien plus
malaisément que sur le sable ; mais les choses y sont conservées
bien plus longtemps, et cette lenteur à comprendre, cette pesanteur
d'imagination, est la marque d'un bon jugement à venir. »
Lorsque je l'envoyai au collège, il
trouva de la peine ; mais il se raidissait contre les difficultés, et
ses régents se louaient toujours à moi de son assiduité, et
de son travail. Enfin, à force de battre le fer, il en est venu
glorieusement à avoir ses licences ; et je puis dire sans
vanité que depuis deux ans qu'il est sur les bancs, il n'y a point
de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans toutes les
disputes de notre École. Il s'y est rendu redoutable, et il ne s'y
passe point d'acte où il n'aille argumenter à outrance pour la
proposition contraire. Il est ferme dans la dispute, fort comme
un Turc sur ses principes, ne démord jamais de son opinion, et
poursuit un raisonnement jusque dans les derniers recoins de la
logique. Mais sur toute chose ce qui me plaît en lui, et en quoi il
suit mon exemple, c'est qu'il s'attache aveuglément aux opinions de
nos anciens, et que jamais il n'a voulu comprendre ni écouter les
raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre
siècle, touchant la circulation du sang, et autres opinions de même
farine.
Vocabulaire
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- Aimerais-tu que tes parents parlent ainsi de toi ? Pourquoi ?
- Pourquoi peut-on dire que ce portrait est contradictoire ?
- À travers le portrait du fils, qu'apprenons-nous, au passage, sur le père ?
- Il y a au moins un personnage dans cette scène qui pense la même chose que toi : qui est-ce ?
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