mercredi 25 mars 2020

Le Malade imaginaire – Séance 2 (2e partie)


Aujourd'hui, je vous propose de nous intéresser aux Diafoirus père et fils !
Commence par revoir le film à partir de 30:50 jusqu'à 42:00.

  • Pour commencer, que penses-tu de ce nom, « Diafoirus » ? À quels mots te fait-il penser ? N'hésite pas à avoir l'esprit mal placé : aujourd'hui, c'est permis. 
  • Avec qui Thomas Diafoirus confond-il Angélique ? Pour qui est-ce particulièrement gênant ?
  • Pourquoi M. Diafoirus préfère-t-il soigner le peuple plutôt que les nobles ?
  • Quel divertissement Thomas Diafoirus propose-t-il à Angélique ? Est-il raisonnable de penser qu'une jeune fille pourrait être intéressée par cette proposition ? Qu'est-ce que cela nous dit de Thomas Diafoirus ?

Relisons le portrait que M. Diafoirus lui-même fait de son fils :

Monsieur, ce n'est pas parce que je suis son père, mais je puis dire que j'ai sujet d'être content de lui, et que tous ceux qui le voient en parlent comme d'un garçon qui n'a point de méchanceté. Il n'a jamais eu l'imagination bien vive, ni ce feu d'esprit qu'on remarque dans quelques-uns ; mais c'est par là que j'ai toujours bien auguré de sa judiciaire, qualité requise pour l'exercice de notre art.

Lorsqu'il était petit, il n'a jamais été ce qu'on appelle mièvre et éveillé. On le voyait toujours doux, paisible, et taciturne, ne disant jamais mot, et ne jouant jamais à tous ces petits jeux que l'on nomme enfantins. On eut toutes les peines du monde à lui apprendre à lire, et il avait neuf ans, qu'il ne connaissait pas encore ses lettres. « Bon, disais-je en moi-même, les arbres tardifs sont ceux qui portent les meilleurs fruits ; on grave sur le marbre bien plus malaisément que sur le sable ; mais les choses y sont conservées bien plus longtemps, et cette lenteur à comprendre, cette pesanteur d'imagination, est la marque d'un bon jugement à venir. »
Lorsque je l'envoyai au collège, il trouva de la peine ; mais il se raidissait contre les difficultés, et ses régents se louaient toujours à moi de son assiduité, et de son travail. Enfin, à force de battre le fer, il en est venu glorieusement à avoir ses licences ; et je puis dire sans vanité que depuis deux ans qu'il est sur les bancs, il n'y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans toutes les disputes de notre École. Il s'y est rendu redoutable, et il ne s'y passe point d'acte où il n'aille argumenter à outrance pour la proposition contraire. Il est ferme dans la dispute, fort comme un Turc sur ses principes, ne démord jamais de son opinion, et poursuit un raisonnement jusque dans les derniers recoins de la logique. Mais sur toute chose ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c'est qu'il s'attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n'a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle, touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine.


Vocabulaire
  • Judiciaire : faculté de jugement, capacité d'appréciation
  • Mièvre : ici, vif, espiègle ; plein de gaieté malicieuse (emploi littéraire)
  • Taciturne : silencieux
  • Ses régents : ses professeurs
  • Assiduité : persévérance inlassable ou obstinée
  • Ses licences : ses diplômes


  • Aimerais-tu que tes parents parlent ainsi de toi ? Pourquoi ?
  • Pourquoi peut-on dire que ce portrait est contradictoire ?
  • À travers le portrait du fils, qu'apprenons-nous, au passage, sur le père ?
  • Il y a au moins un personnage dans cette scène qui pense la même chose que toi : qui est-ce ? 



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