Aujourd'hui,
nous allons découvrir un des poèmes les plus célèbres de la
littérature française ; vos parents, grands-parents,
arrière-grands-parents, etc. l'ont appris, étudié et récité. À
votre tour !
Pierre de
Ronsard (1524-1585) est un poète français de la
Renaissance.
Nourri d'influences antiques et italiennes, il fonde avec Joachim
du Bellay la Pléiade,
groupe d'écrivains qui se donne pour mission d'enrichir la langue
française et de créer une véritable littérature.
Le poème qui suit est extrait du
recueil Sur la mort de Marie
publié en 1578. C'est un
poème écrit à la demande du roi Henri III, qui venait de perdre sa
maîtresse Marie de Clèves décédée à 21 ans.
« Comme on voit sur la branche... »
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;
Mais battue, ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.
Pierre de Ronsard, Amours.
Vocabulaire
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Lis plusieurs fois le poème, en prenant ton temps pour bien en repérer les étapes.
Quelles sont tes premières impressions ? Le poème est-il joyeux, triste, doux, dur, apaisant, angoissant, etc. ?
Dans ton cahier, inscris le titre Séance 5 - "Comme on voit sur la branche.."
Recopie de ta plus belle écriture le poème de Ronsard.

Surligne les points. Combien de phrases ce poème comporte-t-il ? Trois ou quatorze ?
Choisis une couleur différente pour chaque rime (par exemple, du rose pour les rimes en -ose, du bleu pour celles en -eur, etc.).
Complète la phrase suivante avec les termes proposés (aide-toi des séances précédentes).
tercets - alexandrin - plates - quatrain - embrassées
Ce poème est constitué de deux ............................ suivis de deux ............................
Le mètre choisi par le poète est l'............................
Les rimes sont d'abord ............................ puis ............................ puis de nouveau ............................
1. De quoi est-il question dans les
deux premières strophes ? Quel en est le sujet ?
Le mot jeunesse est-il habituel
pour parler de ce genre de chose ? 

2. De quoi est-il question dans les
deux strophes suivantes ? À quelle saison le mot nouveauté
fait-il allusion ? Ce mot est-il courant lorsqu'on parle d'une
personne ?
3. Aux vers 1 et 9, par quels mots
Ronsard établit-il un lien entre les deux parties du poème ?
Dans quelle figure de style
ces mots sont-ils employés ?
4. Relis les mots placés à la rime et
pense à tes premières impressions face à ce poème. Quelle
réflexion Ronsard nous livre-t-il sur l'action du temps ?

Versification – l'hiatus
La beauté musicale du langage poétique
n'est pas uniquement due aux rimes. Ce qui fait qu'un poème sonne de
manière si flatteuse à l'oreille, c'est aussi le respect d'une
règle établie progressivement à partir de la Renaissance :
l'interdiction de l'hiatus.
Un
hiatus, c'est la rencontre de deux sons voyelles, comme
dans « tu es » ou « tu as ».
La poésie classique considère que c'est très laid à entendre !
Gardez qu'une voyelle à
courir trop hâtée,
Ne soit d'une voyelle en son chemin heurtée.
(Boileau, L'Art poétique)
Ne soit d'une voyelle en son chemin heurtée.
(Boileau, L'Art poétique)
En poésie, il faut
impérativement veiller à ce que consonnes et voyelles alternent
avec régularité. On obtient ainsi une langue équilibrée, cadencée
et harmonieuse.
Évidemment, cette règle
est très difficile à respecter ! C'est pourquoi elle connaît
des exceptions. On tolère, par exemple, que deux sons voyelles se
succèdent s'ils sont, à l'écrit, séparés par une consonne muette
ou par un e muet (comme dans la haine,
la neige fond et brille au soleil,
elle s'est allée en pleurant...).
Pour mesurer la difficulté, essaie de composer une
strophe (de trois ou quatre vers), dans laquelle tu décriras une
fleur ou un animal de ton choix. Tu n'es pas obligé(e) de faire
des rimes mais tu dois veiller à éviter les hiatus !
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